jeudi 25 février 2010

Tremblement et Stupeur à Haïti : où l'on reparle du Siroco

http://www.bakchich.info/La-deband-aide-Francaise,10034.html

Il fallait bien que je trouve une occasion de parler de Haïti sur mon blog. C'est chose faite. Ci-après le texte d'un article paru sur le site de www.bakchich.info :

"Au lieu d’aller directement aux sinistrés de Port-au-Prince, une partie de l’aide française acheminée a été détournée vers un camp de réfugiés, en dépit du bon sens.

Le 29 janvier dernier, les 2000 tonnes de fret du Siroco parties de Martinique quelques jours plus tôt à destination d’Haïti, étaient toujours immobilisées à l’aéroport de Port-au-Prince, faute de moyens pour les acheminer… Plus d’un million de personnes campait encore dans les ruines de la capitale et n’avait pas les moyens de manger tous les jours. Pendant ce temps, en présence de madame Préval, Première dame du pays, monsieur Le Bret, ambassadeur de France en Haïti, inaugure le camp de Hinches. Deux mille réfugiés y seront logés, avec pendant deux ans un programme de professionnalisation en vue de les aider a s’implanter dans la nouvelle province. Projet fort louable en soit, s’il ne mobilisait pas des moyens disproportionnés au regard de la situation, et s’il n’était pas dicté par des considérations autres que strictement humanitaires. Un projet qui mobilise toute l’énergie de l’une des plus importantes ambassades du pays, à l’heure ou la situation est critique. 
  On estime a plus de 300 000 le nombre de réfugiés qui ont fuit la capitale haïtienne. 300 000 personnes qu’il faudra loger, nourrir, scolariser. Sans compter celles qui restent à camper au milieu des ruines de Port-au-Prince ; elles sont un million.

coup médiatique

Malgré l’urgence et l’ampleur de la tache, il semble que l’ambassade de France ait décidé, deux semaines après le séisme qui a secoué la capitale haïtienne, de se concentrer sur un seul et unique coup médiatique en inaugurant ce camp de réfugiés, à Hinches. La plupart des ressources de l’ambassade – logistiques, militaires diplomatiques – étaient mises à disposition de l’ « opération Hinches ». Jusqu’aux camions du contingent de l’armée française qui devaient initialement assurer la distribution des vivres débarqués du Siroco. Plus encore, dans les premières heures, l’ambassadeur, soucieux d’afficher sa générosité, a demandé à disposer d’une partie de ces vivres (destinés à la Croix-Rouge, entre autres) pour les acheminer vers le camp modèle de Hinches sous les yeux de la presse internationale. Or ces boites de conserve sont destinées aux habitants de Port-au-Prince, dont certains n’avaient presque rien mangé depuis huit jours. Dans le plateau central (région considérée comme le grenier d’Haïti), en revanche, où se situe le camp, il serait possible d’acheter sur place de quoi nourrir les réfugiés, ce qui aurait également l’avantage de soutenir l’économie locale. Curieuse démarche, donc, pour les services de coopération de l’ambassade de France, qui répètent à qui veut bien l’entendre que l’aide doit parvenir en priorité « aux populations qui en ont besoin ». 

grandes promesses

Pourquoi, alors, ce projet pharaonique ? Il faut savoir que la région de Hinches est primordiale dans la communication de la coopération française en Haïti. La France finance un tronçon de la route qui doit relier la capitale Port-au-Prince au Cap Haïtien, dans le nord du pays… et qui passe par Hinches. En septembre 2009, lors de son passage en Haïti, Michel Barnier avait fait de grandes promesses pour le développement de la région… restées sans suite. C’est également le fief du MPP (Mouvement des paysans de papaye), préside par Chavannes Jean-Baptiste, leader charismatique plusieurs fois pressenti pour l’élection présidentielle. Outre l’excellent travail qu’il fournit dans la région auprès des agriculteurs, le MPP est connu pour ses positions anti-américaines et anti-impérialistes (notamment au sein du réseau Via Camp. Or il se trouve que le MPP est également partenaire du camp de réfugiés de Hinches. 

Interrogé sur la situation et la nécessité de mettre en œuvre rapidement les moyens logistiques permettant de distribuer les vivres du Siroco, le responsable de la cellule de crise du Quai d’Orsay répond par une boutade que « tout va bien », en dépit des témoignages directs affirmant que le fret est bloqué et qu’une réunion des ONG avec les représentants du contingent français n’a pas été en mesure de proposer une solution pour le déstockage avant le 2 février, soit une semaine après l’arrivée du Siroco. De même, les conseillers de monsieur Duquesne, diplomate chargé de la coordination interministérielle pour la reconstruction en Haïti, avertis sur les besoins urgents de l’ambassade de France en moyens de communication interne et externe et de matériel logistique ont affirmé que celle-ci ne manquait de rien, quand elle manque de tout. 

« Plus jamais ça ! »

Une fois l’« opération Hinches » terminée, l’ambassade s’est finalement résolue, après de longues négociations, à transporter une partie du stock du Siroco vers les entrepôts d’organisations humanitaires. Mais une portion de ce stock alimentaire a malgré tout été « prélevé » sans autorisation par les services de l’ambassade, pour être envoyé vers Hinches. « Le Siroco, plus jamais ça ! » tempête une responsable d’ONG sur place.  Quand donc le gouvernement se décidera-t-il à se doter de moyens à la hauteur de l’élan massif de solidarité national et international, pour coordonner et soutenir l’aide française aux Haïtiens ? En attendant, réunies par l’ambassadeur Duquesne au ministère de la Coopération ce même vendredi 29 janvier, Alstom, GDF-Suez, Orange et Veolia sont d’ores et déjà sur les rangs pour « participer à la reconstruction du pays »… "


dimanche 14 février 2010

Raymond et Lucie : "la planète humanitaire en 4x4" bloquée au Congo !





J'avais déjà rencontré des aventuriers, mais ceux que je viens de dénicher à P-N sont hors du commun. Ils ont débarqué au Congo, vers le 8 février, avec leur 4x4 Mitsubishi. Ils sont venus par le Gabon
Ils font un grand tour de l'Afrique.
Raymond Marclay et Lucie Chatelet, soixantenaires bien tassés, habitent le Valais en Suisse, pas très loin de Lausanne.
Raymond tenait une droguerie (en Suisse c'est un magasin où on vent de la parapharmacie). Il a tout plaqué pour connaître autre chose, quelque chose d'humain et de fort.
Alors en 1990 il contacte l'ONG Terres des Hommes (http://www.terredeshommes.fr) et l'organisation Sentinelles et se fait enrôler dans le cadre d'un projet humanitaire au Sénégal. C'est parti. 
C'est parti pour 20 ans...Sénégal, Madagascar, Rwanda... Le tout entrecoupé d'un séjour d'un an en Australie et d'un autre de même durée au Canada...
Rapidement, Lucie vient le rejoindre au Sénégal et l'accompagnera dans toutes ses missions.
Ils feront de très nombreux voyages en Afrique et en Asie (ex: La Route de la Soie)...
Actuellement ils sont en "retraite" et ont décidé de faire un énorme périple en trois temps en Afrique. Certes ils font du tourisme mais ils ont aussi des projets humanitaires dans leurs cartons à mener à bien (notamment en RDC : à mon avis çà ne va pas être de la tarte!) 
Premier temps : Suisse-Niger (via France, Espagne, Maroc, Mauritanie, Sénégal, Mali, Burkina) de fin août à fin décembre. 
Deuxième temps : Niger-Afrique du Sud (via tchad, Cameroun, Guinée, Gabon, Congo, RDC, Angola, Namibie, Botswana (+ une incursion vers les chutes Victoria vosines, situées sur le Zambèse, entre Zimbabwe et Zambie, comme chacun sait...).
Troisième temps : je ne connais pas les détails (mais en gros c'est la remontée de l'Afrique par l'Est)...
En ce moment Raymond et Lucie sont bloqués à Pointe-Noire dans l'attente d'un visa pour l'Angola (apparemment c'est super folklo d'obtenir un visa de transit pour ce pays...).
Je ne pouvais pas les loger à l'évêché (pas de place : on a une petite activité d'hébergement), alors je leur ai conseillé d'aller à SUECO, un établissement d'obédience protestante qui propose des nuités à 18000 Franc CFA. (à l'évêché c'est 8000 mais c'est vraiment sordide !).
Pour ceux qui connaissent, nous sommes allés Samedi soir (13 février) dîner chez Gaspard dans le secteur du grand marché. Gégène et Marie-Ange y sont déjà allés avec moi, c'est pourquoi je donne cette info. Au menu : bar et sole comme d'hab ...
Ils sont partis ce matin 15 février ! Photos d'Adieu (ci-dessus...)...
Vraiment je les envie. 
Le plus dramatique là dedans c'est qu'ils m'ont proposé de partir avec eux...
Ah! la-la ! Oui vraiment..."j'aurais aimé être un artiste"...

En fait ils ne sont pas partis. Ils sont tout simplement retenus sur place ici au Congo, faute de visas. D'après les informations que j'ai pu récolter, auprès de l'évêque et ailleurs, ils risquent de rester un moment ici. Ils envisagent de partir sur un cargo pour aller de Pointe-Noire en Afrique du Sud...
A suivre ....

25/2/2010 - Je reprends mon récit :
Ils sont enfin partis il y a une bonne semaine. Gràce à moi ! Eh oui ! Heureusement que j'ai un ami de la famille de l'évêque ici qui est Colonel et un des principaux chefs du service d'immigration. Car figurez-vous, le temps passant, non seulement ils ne pouvaient pas entrer en Angola, mais ils ne pouvaient PLUS rester au Congo, donc y circuler..., car leurs visas avaient expiré ! 
Une fois résolue la question du visa au Congo ils ont décidé sagement de partir à Brazzaville d'où ils ont embarqué pour Kinschassa (RDC).

Bonne route Raymond et Lucie

lundi 8 février 2010

Cinquantenaire









Cinquantenaire...Tiens, mais çà pourrait être moi çà ! Non je veux évoquer ici en quelques images le cinquantenaire de la présence salésienne à Pointe-Noire.
L'ordre des Salésiens (du nom de Saint françois de Sales), fondé en 1859 à Turin par Saint Jean Bosco, a actuellement Don Pascual Chávez Villanueva pour neuvième Recteur Major (supérieur mondial).
Pascal Chavez (un mexicain) était à Pointe-Noire : je l'ai vu, je lui ai serré la main et j'ai même bu l'apéro avec lui et d'autres salésiens.

lundi 1 février 2010

Ils sont venus ! Ils étaient avec moi ! Ils étaient en pleine forme ! Hélas ils sont repartis... ! Merci Marie-Ange et Eugène !





















Cà y est ! Ils sont là ! Ils ont chaud mais ils sont en forme.
Marie-Ange - ma soeur aînée - et Eugène - mon beau-frère - sont arrivés à Pointe-Noire le 29 janvier 2010 via Air Gabon.
J'essaie de leur faire découvrir le Congo en quelques jours.
Je vous raconterai leur séjour sur ce même post dès que je pourrai, avec plein de photos...
Tout va bien. Je suis content et eux aussi. Je prends quelques jours de congés pour que nous puissions être ensemble un maximum de temps.
C'est merveilleux !

Cà y est ; ils sont partis...Le temps a passé très vite, trop vite.
Mais je suis content. J'ai fait le plein d'énergie et de réconfort. Y compris au plan nutritionnel. Gràce à eux j'ai pu remanger comme un européen. 
Ils étaient dans un hôtel moderne du centre de PN, l'hôtel Elaïs. Super clean !
J'ai profité à fond de la piscine. Superbe piscine !
On s'est beaucoup balladé dans les environs. Tel fut notre "programme" :
V 29 janv : messe d'enterrement du père Tanguy à St Jean Bosco (3 évêques : Makaya, mon boss, Monot le breton, et Portella)
S 30 janv : plage paradisiaque de Matombi + visite de Loango et de la route des esclaves, passage sur la tombe du père Tanguy
D 31 janv : apéro chez Jean Gabriel, Directeur de l'ISTAC et petite bouffe sympa au bord de l'eau au Cercle Naval avec l'équipe DCC au complet (M-A et E, J-G, moi + François + Marie-Charlotte + Marie + Lauren)
L 1 février : promenade à Djeno (près du Cabinda), le long d'une immense plage (un peu trop immense pour Gégène), pirogue sur la lagune de Malonda Lodge, pot à l'hôtel du même nom
M 2 février : visite des gorges de Diosso et du village éponyme (seule Marie-Ange m'accompagnait ; Gègène était resté récupérer à l'hôtel).
M 3 février : retour à Matombi et passage à Diosso pour que Gégène puisse aussi voir les gorges
J 4 février : village des artisans à PN, plage et mangrove de Mazra + soles grillées (3 heures d'attente !!!)
V 5 février : village des artisans à PN (poule en malakite pour Gégène, tortues, grenouille et éléphant pour Marie-Ange, le tout pour 25000 F CFA). Farniente à l'hôtel au bord de la piscine. Chant du départ....
Je passe sur la chaleur, les innombrables N'GOK que j'ai bues à la santé de mes lecteurs, les soirées au resto (le top fut sûrement l'Abri-Côtier...Le Gaspard dans un genre moins clean, au fond du Grand Marchén c'était pas mal non plus...), etc.
Je complète cette narration si je peux et si je veux...
Bisous à tous