Salut à tous !
Chaleur et sueur mises à part ce fut un vrai temps de Toussaint...
J'ai été invité par l'abbé Sylvère à passer le w-e dans le district de Hinda, à l'est de Pointe-Noire, c'est à dire sur la route de Brazzaville que nous avons empruntée sur 60 km.
Nous sommes partis tous les deux de P-N vers 15h30 le Samedi 31, dans ma Toyota fantastique, au moment où la chaleur est la plus intance. Une heure de bouchon pour sortir de P-N.
Chemises trempèes, fumées des camions, vertiges...
Nous avons roulé en partie sur la vieille route (en terre) à 2 voies, en partie sur la nouvelle 4 voies en construction (par les Chinois) - tantôt sur la voie bitumée (ici on dit le "goudron"), tantôt sur la voie parallèle encore en terre encailloutée.
Si je donne cette précision très peu romantique c'est parce que j'étais curieux et content de constater par moi-même l'état d'avancement de la route PN-Brazza. Je fais en effet parti des "anciens" qui auront connu la vieille route. Et j'en suis fier ! Et oui ! Dans quelques semaines le tronçon de P-N à Hinda sera à 4 voies et entièrement bitumé. Je pense que les autorités seront contraints de mettre un péage dissuasif dès l'ouverture à la circulation. Car autrement ce sera l'engorgement immédiat.
Je reviens à ma ballade.
Notre première destination pour le samedi soir était le village de Liambou - situé 10 km avant Hinda - et plus pécisément le domaine du Foyer de la Charité tenu par l'abbé George, un peu à l'écart dans une brousse transformée par la main des pères en un magnifique espace de verdure hospitalière. Au centre du domaine un ensemble de constructions tout à fait accueillant.
J'ai pris rapidement contact avec ma chambre et ma douche (avant même de saluer mes hôtes) tellement j'étais crasseux et dégoulinant de sueur.
Une bonne bière par là-dessus et me volà remis.
Le soir je suis allé me promener, pendant le court crépuscule, sur les coteaux : odeur, chants des cigales et grillons, beauté du ciel...
Retour au foyer où je suis allé disccute avec le père George et où j'ai rencontré à nouveau les deux jeunes coopérantes allemandes, Rebecca (sans lunettes) et Pia (avec lunettes) dont j'avais fait la connaissance à P-N (voir dans le blog Sainte Rita...).
Après le repas je me suis couché et endormi rapidement, exténué. Par pour longtemps. Car je me suis réveillé pour une raison inconnue et, mal m'en a pris, je suis sorti du lit dans le noir, par le mauvais côté, c'est à dire que ma tête a cogné violemment le mur. Sur le coup j'ai été à moitié sonné. Très vite je me suis repris et j'ai constaté que je saignais abondamment et que je mettais du sang un peu partout dans la chambre. J'ai commencé à paniquer. Pas de courant, donc pas de lumière. J'ai finalement trouvé la douche à taton et je me suis lavé la tête. Puis, faute de mieux, j'ai pris une photo de mon crane pour voir les dégats. Je n'ai pas osé appeler de l'aide. Je me suis calmé et recouché avec un linge humide autour de ma tête.
J'ai attendu deux heures que la douleur diminue pour me rendormir.
Au petit matin (lever du soleil), je n'avais plus mal...
L'infirmière locale m'a soigné le crane du mieux possible. Elle voulait me couper les cheveux et m'envoyer à l'hosto, etc. Je lui ai dit : "hors d'ici tout à l'heure...".
Bref.
Après un bon déjeuner je me suis remis au volant de ma Rolls en compagnie de l'abbé Sylvère et de Rebecca qui souhaitait nous accompagner (Pia était malade : décidément il y avait beaucoup de mauvais esprits dans les murs de Foyer la nuit passée)...
Nous sommes parti vers Hinda que nous avons dépassée pour atteindre Makola, un village où se trouve une des paroisses de l'abbé sylvère. Elle a la particularité d'être à l'intérieur d'un camp militaire, ce qui est assez courant en Afrique, dans la mesure où il y a des militaires un peu partout...
Une messe traditionnelle tantôt en Kituba tantôt en Français (histoire de permettre aux 2 Mundele présents de comprendre : merci l'abbé). Chants et rythmes du tam-tam et des mains...
Après la messe on rencontre quelques uns des petits élèves de Rebecca (elle est institutrice dans un village voisin où un des pères du foyer la conduit en 4x4 chaque matin...)., on discute, on prend quelques photos (y compris le gisement de pètrole voisin qui crache du gaz en feu...).
Pensées de Toussaint. Ô Breiz ma Bro... Images du cimetière de Pluzunet qui traversent mon esprit...Il fait très très chaud...
Et nous voilà reparti pour festoyer comme il se doit un jour de Toussaint au foyer de Liambou. Mais avant d'arriver il nous faut affronter la pluie diluvienne et rouler sur une route devenue boueuse, où l'on s'enfonce et où il faut traverser des mares d'eau parfois très profondes...
Chance ! On passe ! On arrive enfin. Une bonne table pour une douzaine de convives nous attend.
Discussions, plaisanteries, vin et bière...
Après une nouvelle bonne petite douche nous voilà repartis pour Pointe-Noire.
Ce fut un calvaire, tellement la météo rendit notre périble fatiguant et hasardeux.
Ce qui devait arriver arriva. A une douzaine de kilomètres de P-N, enlisement total ! Fin ! Tout le monde descend. Même mon appareil photo n'apprécie pas et s'arrête de fonctionner (heureusement j'ai le tél. portable). Deux militaires en moto, également bloqués viennent vers nous et tentent en vain de nous aider. Puis, miracle ! Un camion s'arrête et son chauffeur nous propose de nous prendre en remorque moyennant une petit bière (en fait je lui ai donné 5000 francs, soit le prix de 8 Primus !).
Très vite les voitures s'immobilisent un peu partout. Heureusement, on repart avnt d'être bloqué par les autres véhicules. La remorque tient ! On prie. On n'a qu'une seule crainte : que la voiture se mette en travers et ne finisse par être retourné. La Toyota glisse dans tous les sens ; je fais des contorsions impossibles au volant pour la garder dans l'axe du camion. Par moment la chaîne est tendue à l'extrême. Vivement que çà se termine...
Enfin les faubours de P-N apparaîssent, le soleil revient. On est sauvé. Ce soir je dormirai à l'évêché.
Bisous à tous
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